L’inclusion des SEGPA

Parents, l'école a besoin de vous !  Le 12 février 2018 : classe segpa sans enfants
Sur l'Académie : + 50 élèves en SEGPA, - 3 enseignants. Quelle est la logique ?

La FCPE Creuse est inquiète de la situation des SEGPA du Limousin dont la dotation insuffisante n'a pas suffisamment évoluée au dernier CTA. Non seulement, les inclusions se feront en classe à plus gros effectif, mais la « découverte professionnelle » ne se ferait plus en petit groupe et aurait lieu dans une salle de classe, sans pouvoir manipuler concrètement des outils et de la matière comme ils le font aujourd’hui en ateliers. 

 Je siège depuis plusieurs années en Commission Départementale d'Orientation vers les Enseignements Adaptés du Second degré et ai représenté ces familles aux Conseils de Classe. J'ai pu apprécier le travail et l'investissement des directeurs adjoints de SEGPA et de leur équipe. Cet accompagnement pour ces jeunes en difficulté est une chance de poursuivre une scolarité et retrouver une estime de soi. », Sylvie Sergeant, représentante de parents d’élèves FCPE.

La FCPE Limousin a appelé les parents de Segpa à ne pas envoyer leur enfant dans les collèges, et en Creuse aux collèges d'Aubusson, Bourganeuf, Châtelus-Malvaleix, Guéret et La Souterraine, le 12 février, jour du Comité technique. Il s’agit d’informer tous les parents de la situation et de les appeler à signer la pétition     "Les SEGPA pour la réussite de toutes et tous : non aux baisses de dotations !"                  https://bit.ly/2MOEcW8

Infos pratiques

En France, depuis 2016, par la volonté d'inclure davantage les élèves en grande difficulté dans la voie générale, les classes de Segpa au collège se vident, entraînant automatiquement de nombreuses fermetures de classes. Ces élèves présentant des difficultés scolaires, que ces classes sont censées accueillir au collège, à chaque niveau, sont en inclusion en deux niveaux SEPA sur un seul niveau de classe ordinaire (par exemple : les élèves de 6ème et 5ème SEGPA sur une classe de 6ème). Jusqu’alors, ces élèves n’étaient pas en inclusion sur toutes les matières et avaient des retours en classes adaptées : Dans ces "classes inclusives", en cours de français et de mathématiques, ces élèves sont répartis dans des petits groupes à l'écart pour leur permettre d'avancer à leur rythme, d'acquérir des savoirs qu'ils n'ont pas acquis à l'école primaire. Dans les autres matières, des professeurs des écoles interviennent par intermittence pour soulager ceux du collège (des professeurs titulaires d'un certificat d'aptitude professionnelle aux pratiques de l'éducation inclusive (CAPPEI), à la différence des enseignants classiques).

A cette situation difficile pour les élèves relevant de l’encadrement SEGPA, sont inclus aussi dans les classes ordinaires, de plus en plus, des élèves présentant divers troubles des fonctions cognitives ou mentales, faute de places en unités localisées pour l'inclusion scolaire (ULIS) ou en institut médico-éducatif.

La SEGPA n’a pas d’équivalent en 1er degré. Les inclusions scolaires en primaire se font au sein des classes avec des aides à temps partiel. Les enseignants ne sont pas assez formés pour inclure ces élèves aux attentes et aux niveaux radicalement différents et assurer un climat scolaire optimum au sein de la classe.                                                                                                                                                En Creuse, à Bussières-Dunoise qui prévoit 74 élèves à la rentrée sur trois classes, il y aura une classe en triple niveau (CP-CE1-CE2) avec 25 élèves dont 1 en inclusion scolaire. Sur une autre école du département, la FCPE est intervenue auprès des services de l’inspection sur une inclusion mal gérée, causant des troubles au sein de la classe depuis la rentrée.

Les décrochages sont nombreux lorsque les inclusions se font en classe à gros effectifs et déjà à niveau moyen. De plus, ces inclusions font renoncer les familles qui repoussent ou abandonnent cette prise en charge adaptée, d’autant que l’acceptation est difficile. 

A force d'enseignements adaptés, d'ateliers et de stages professionnels, ils sont 80% à poursuivre leur route au lycée professionnel à l'issue de la classe de troisième, selon une étude de la Direction de l'évaluation de la prospective et de la performance (Depp), organe rattaché au ministère de l’Education nationale, publiée en 2017. Et parmi ces élèves qui sont "majoritairement issus d'un milieu défavorisé", quatre sur dix finissent par obtenir un diplôme (baccalauréat professionnel ou CAP) alors que rien ne les prédestinait à cela quelques années auparavant.                                              En Creuse, les résultats sont  très encourageants avec une montée des orientations en Bac pro avec pour l’instant un succès, et des orientations également en CAP (Retour de la représentante FCPE siégeant à la Commission Départementale d'Orientation vers les Enseignements Adaptés du Second Degré, du 15 octobre 2018).

On peut être inquiet sur le devenir des SEGPA à la lecture du rapport de l'Inspection générale de l’Education nationale sur le "bilan des Segpa" publié au mois de juillet 2018. Selon les auteurs de ce rapport, il faut concentrer les efforts sur la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, sur le pilotage des IEN (inspecteurs de l'Education nationale) premier degré en maternelle, sur le dispositif 'plus de maîtres que de classes', sur les RASED (Réseau d'aides spécialisées aux élèves d'écoles maternelles et élémentaires en difficulté, ndlr) et l’éducation prioritaire". Et les SEGPA ?